C'était ce jour-là, ce 10 juin.
Je suis venu à 8h00 et sous mon sourire se cachait déjà une pointe au coeur.Une pointe de haine? de tristesse? D'amertume?De joie?
De tout ça, en fait.
Une pointe d'appréhension et d'impatience également.
Mon cher ami, cela fait 6 mois que nous partageons notre vie si on peut le dire comme ça. Oui on peut le dire comme ça. J'ai partagé ta vie et toi, tu as occupé la mienne, ce fut notre collocation. Mon cher ami, sais-tu que tout ce que je ressens c'est un peu par rapport à toi. Je dis un peu, parce que beaucoup de composantes ont leur épingles à tirer du jeu. Personne ne veut être responsable de mes sentiments, et je ne t'en veux pas de ne pas vouloir être de ceux qui quelque part sont la cause de mes actes.
Mon cher ami, sache que comme j'ai pu en discuter maintes et maintes fois avec ma meilleure amie, tu as été le premier, le premier après Ohad, bien sûr j'ai aimé la fille qui t'as précédé, je l'ai aimé comme un fou, mais pas comme je t'ai aimé toi.
Je veux que tu sache qu'en dépit de tout ça et qu'en dépit du fait que tu ne liras jamais ce texte, qu'en dépit des vents et marées, et qu'en dépit de mon coeur, je ne te considérerais plus comme mon chéri, d'une part parce que je n'ai pas le droit, d'autre part parce que ça me ferait bien trop mal d'avoir à m'avouer que j'ai laissé tomber si tôt. Je sais, je sais que tout est fini, je ne suis pas idiot. Je sais que dès ta rupture j'aurais du foncer et réitérer mes sentiments. Mais Ô cher ami, j'avais bien peur d'être la cause de cette rupture, voila pourquoi.
Sache , que néanmoins, tout ce que j'ai vécu, reste très positif et que le spleen qui m'a envahi ce vendredi soir ne t'étais ni voué, ni dû mais qu'il était en fait voué et dû à plusieurs composantes de ma vie.
Comme nous avons tout notre temps je vais te citer tout ce qui m'a influencer ce jour là.
Bien sur, il y a eu toi, cet au revoir, et dire au revoir à cette amitié grandissante je l'appréhendais.
Il y aussi eu mes amis, ceux que je ne reverrais pas.Ceux à qui je dois dire au revoir pour la dernière fois.
Il y a eu Camille et Salomé, qui sont devenues comme des drogues et ça tu l'as bien compris, pour moi, et de qui j'ai beaucoup eu de mal à me séparer.
Il y aussi eu le fait d'avoir à me déplacer à la gare pour quelconque raison que je ne veux pas évoquer ici.
Continuons avec le pincement au coeur de chaque fin d'année.
Finissons avec l'appréhension du bac et de ce voyage que je projette depuis trois ans et qui cette année ne se fera pas. Qu'importe , ça attendra l'année prochaine.
Il y aussi eu, cette joie de ne plus revoir ceux que je ne porte pas ou plusdans mon coeur ( je ne citerais pas de nom, parce que j'ai quand même un tant soit peu de respect, j'ai envie de dire moi) , pour deux mois.
Il y a eu plein d'événements qui ont fait qu'un spleen de quelques heures m'a envahi.
Sache mon ami, j'espère te rassurer, que cela n'a duré que jusqu'au lendemain.
Si je t'écris, c'est aussi pour dénoncer la prof d'histoire qui adore tes yeux, elle ne peut les adorer plus que moi mon ami, car grâce à eux, je peux tout entrevoir de toi. Tes espoirs (qui sont fondés), tes sentiments (qui sont tout à fait respectables), tes qualités(qui comme toi sont grandes), et tes défauts (qui font aussi partie intégrante de ton caractère.
D'ici quelques années on se croisera, tu tiendras celle avec qui tu partageras ta vie par les épaules, je tiendrais par la main l'homme que j'aimerais. On se verra, on se serrera la main comme deux potes qui se sont pas vus depuis longtemps on rira, et on se dira à bientôt ça j'en suis sûr.
Sache mon cher ami, que je te porterai toujours dans ma mémoire.
Cordialement, amicalement et chaleureusement ,
Ton ami, Jeff.
